Gérard Bouchard est professeur au département de sciences humaines de l’Université du Québec à Chicoutimi. Il a une maîtrise en sociologie de l’Université Laval (1968) et un doctorat en histoire de l’Université de Paris (1971). Il a fondé le projet BALSAC et l’a dirigé de 1972 à 2010. L’objectif de ce projet est d’élaborer et d’exploiter une base de données nominatives informatisées englobant l’ensemble de la population du Québec à partir des débuts du peuplement (17e siècle) jusqu’à l’époque contemporaine. À l’aide de la reconstitution automatique des familles et des généalogies, cette banque de données permet la réalisation de projets de recherche dans un vaste éventail de domaines, de l’histoire à la sociologie, et de la génétique des populations à l’épidémiologie génétique. L’expansion de la base de données se poursuit toujours.
Gérard Bouchard a aussi été directeur et fondateur du Centre SOREP, fondé en 1977. En mai 1994, SOREP est devenu un institut interuniversitaire de recherche sur les populations (IREP) appuyé sur une entente de collaboration entre sept universités québécoise. Au moment où il en a laissé la direction (en 1998), l’Institut était devenu une entité d’envergure internationale regroupant 50 chercheurs et plus de 275 professionnels, assistants et techniciens.
Depuis 2002, Gérard Bouchard est titulaire d’une chaire de recherche du Canada sur les mythes sociaux et les imaginaires collectifs. Cette chaire a été renouvelée pour la période 2010-2017.
Gérard Bouchard est auteur, coauteur, directeur ou codirecteur de 40 ouvrages et a publié 297 articles dans des revues scientifiques ou chapitres dans des ouvrages collectifs. Il a aussi présenté plus de 660 communications scientifiques et conférences publiques au Canada et à l’étranger. Parmi ses ouvrages principaux, on note: Quelques Arpents d’Amérique : Population, économie, famille au Saguenay, 1838-1971 (Montréal, Boréal, 1996); Genèse des nations et cultures du Nouveau Monde : Essai d’histoire comparée (Montréal, Boréal, 2000); La pensée impuissante. Échecs et mythes nationaux canadiens-français, 1850-1960 (Montréal, Boréal, 2004); La culture québécoise est-elle en crise? (avec Alain Roy) (Montréal, Boréal, 2007); L’interculturalisme : un point de vue québécois (Montréal, Boréal, 2012); National Myths : Constructed Pasts, Contested Presents (directeur, Routledge, 2013). En parallèle, il a aussi publié trois romans chez Boréal : Mistouk (2002), Pikauba (2005) et Uashat (2009).
En 2007, il a été nommé co-président avec Charles Taylor de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles (CCPARDC) du Québec. La Commission, créée par le gouvernement du Québec, a remis son rapport en mai 2008 (Fonder l’avenir : Le temps de la conciliation, 310 pages). En 2008-2009, Gérard Bouchard a enseigné comme professeur invité au département de sociologie de l’Université Harvard. Il est, depuis 2002, chercheur au Canadian Institute for Advanced Research (groupe « Successful Societies »).
Il a reçu de nombreux prix et distinctions, notamment : le prix Lionel-Groulx de l’Institut d’histoire de l’Amérique française (1994); le prix Jacques-Rousseau de l’ACFAS (1985); le prix Léon-Gérin du gouvernement du Québec (1993); le prix John A. Macdonald de la Société historique du Canada (1996); le prix littéraire du Gouverneur général du Canada (catégorie : Etudes et essais) pour son ouvrage Genèse des nations et cultures du Nouveau Monde (2000); le prix Gérard-Parizeau en histoire du Québec (2001); le deuxième prix de la Présidence de l’Assemblée nationale du Québec (livre politique) pour L’interculturalisme : Un point de vue québécois (2013).
Il a été admis à la Société royale du Canada (1985), à l’Ordre de la Légion d’honneur de la France (2002) et à l’Académie des lettres du Québec (2003). Il est aussi récipiendaire de trois doctorats honoris causa : Université McGill (2001), Université de Moncton (2006), Université Guelph (2011).